Le Connard c’était moi

 
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Le ménage et la rupture ont ceci en commun, sans amour ce sera et restera dégueulasse.

Collage littéraire autour de la rupture, du café gourmand, de la lâcheté, la solitude et la vaisselle. On confesse notre terreur du chagrin de l’autre, on part faire le point à Saint-Malo, on arrache tous les sparadraps et on devient un tyran du textile. Entre autres.

Promenade de 4,5 pages, 13 minutes, 2900 mots

Badaboum, eh oh, t’es tombé sur un salaud,
Patatra, eh ah, c’est sûrement celui de trop

Hooverphonic, Badaboum

Je commence à avoir une certaine expérience dans la rupture. Ce n’est pas une compétence que je tiens particulièrement à développer, je préfèrerais maîtriser d’avantage la ponctualité ou encore savoir cuisiner, mais je suis bien forcée d’admettre que ces dernières années m’ont offert beaucoup (trop) d’occasions de réfléchir au sujet.

J’ai encore eu l’opportunité d’y réfléchir il y a quelques jours et j’ai été cueilli par un beau chagrin surprenant auquel je ne m’attendais pas. Je ne savais même plus pourquoi je pleurais, et surtout pour qui. J’étais submergée par la peine de toutes les séparations pour lesquelles j’étais déjà débitrice de larmes et celles pour lesquelles je n’en avais versé aucune. Ma tristesse n’avait pas de nom, pas d’histoire, pas de logique mais elle m’écrasait d’un poids insoutenable pour un fardeau qui n’avait pas de corps.

L’expérience ne certifie pas la compétence et je réalisais avec horreur que j’étais totalement incompétente sur le sujet en dépit de toute ma pratique et connaissances accumulées avec les années. Comment avais-je encore pu me conduire comme une sauvageonne et réussir à me briser le cœur toute seule ?

Cette rupture ne justifiait pas l’intensité de mon chagrin, ce n’était pour lui mais pour moi que je pleurais en réalité. Je n’avais pas été celle que j’avais voulu être, je n’étais pas partie comme j’aurais aimé partir, je n’avais pas dit ce que j’avais voulu dire, et c’est cette réalité-là qui m’a attrapée et plaquée au sol par surprise. L’expérience ne certifie pas la compétence et je réalisais avec horreur que j’étais totalement incompétente sur le sujet en dépit de toute ma pratique et connaissances accumulées avec les années. Comment avais-je encore pu me conduire comme une sauvageonne et réussi à me briser le cœur toute seule ?

Bien que j’aie toujours redouté cette épreuve et aurais volontiers séché cette matière dans mon cursus amoureux, je conviens aujourd’hui qu’il est beaucoup plus confortable d’être dans la position de celui qui va quitter l’autre. Cela présente plusieurs avantages non négligeables, dont en pole position, la souveraineté totale sur le déroulement de l’épreuve. Le partenaire lui, n’a absolument aucune idée dans la plupart des cas, du résultat du contrôle continu pour lequel il a été évalué au cours d’un douloureux conseil de classe, ni du sujet de l’épreuve pour lequel il a reçu une convocation.

Je ne suis pas très honnête, en réalité, je ne pouvais pas me permettre d’être lâche, j’aurais eu bien trop la trouille d’être retrouvée et de devoir affronter ma lâcheté. Je n’avais pas assez de courage pour être un vrai déserteur.

Cela n’a pas toujours aussi été évident. Il fût un temps où cela ne l’était pas du tout, je fuyais le sentiment de culpabilité et mes responsabilités, par flemme, et surtout par peur. Peur de la douleur, la peur du chagrin de l’autre et du mien, cette peur me semblait encore plus insurmontable que de rester dans ces vies que je ne supportais plus.
J’aurais tellement aimé être assez lâche pour pouvoir me décharger de mon boulet par SMS ou être naturellement une spécialiste de la disparition. Juste partir, comme ça sans laisser de verbes, de mots, de cailloux pour me rattraper et laisser l’autre se débrouiller tout seul avec mon silence et son chagrin.
Je ne suis pas très honnête, en réalité, je ne pouvais pas me permettre d’être lâche, j’aurais eu bien trop la trouille d’être retrouvée et de devoir affronter ma lâcheté. Je n’avais pas assez de courage pour être un vrai déserteur.

Le ménage et la rupture ont ceci en commun, sans amour ce sera et restera dégueulasse.

Alors j’ai traîné des pieds, j’ai procrastiné, j’ai boudé sans agir. Au début de ma carrière amoureuse, j’ai même attendu des années qu’un autre s’en charge et me débarrasse de la tâche que je ne voulais surtout pas affronter. Comme pour la vaisselle dans l’évier, je pensais qu’à un moment il céderait et s’en occuperait. Il a fini par céder et la faire cette vaisselle qui était la mienne et traînait depuis tellement d’années qu’elle avait moisi. Et il a rompu exactement comme il avait l’habitude de faire la vaisselle, mal, avec rancœur, grognements et mauvaise volonté dans le cœur. Et évidemment sans gants Mapa et avec l’éponge pour récurer les toilettes. Le ménage et la rupture ont ceci en commun, sans amour ce sera et restera dégueulasse.

Je ne sais plus où j’en suis. Tout va bien pourquoi ? Je ne suis plus heureuse. Mais si je t’aime. Je veux partir. On reprend un café ? J’ai pris une décision ferme. Mais je ne suis pas sûre. J’ai besoin de temps. Je te veux. Un café ou un déca ? Je sais plus. Un déca plutôt ? Je suis perdue. Je veux qu’on se sépare mais je veux pas te quitter. Reste. Non va-t’en. Dis tu m’aimes ?

J’ai beaucoup appris de ce désastre domestique mais je n’en ai pas tout de suite tiré les enseignements et la suite n’a pas été plus glorieuse. Même si j’avais compris que je devais m’occuper moi-même de ma vaisselle, les larmes des autres continuaient de me terroriser de manière complètement irraisonnable. J’ai opté longtemps pour la technique de « l’esthéticienne incompétente ». Je partais avec détermination pour faire le maillot intégral de mon ami et au moment d’arracher la grosse bande de cire, les yeux paniqués et la bouche tremblotante du pubis me faisaient perdre tous mes moyens, nan mais tant pis, on touche à rien, on va laisser comme ça. La bande durcissait et devenait à mesure que le temps passait impossible à arracher. Allez, à trois. Un, deux,…, non je peux pas. Cela pouvait durer comme ça tout l’après-midi et la séance se terminait souvent à l’hôpital. Cela se traduisait par un discours totalement incompréhensible et incohérent. Je ne sais plus où j’en suis. Tout va bien pourquoi ? Je ne suis plus heureuse. Mais si je t’aime. Je veux partir. On reprend un café ? J’ai pris une décision ferme. Mais je ne suis pas sûre. J’ai besoin de temps. Je te veux. Un café ou un déca ? Je sais plus. Un déca plutôt ? Je suis perdue. Je veux qu’on se sépare mais je veux pas te quitter. Reste. Non va-t’en. Dis tu m’aimes ?

En plus de la terreur d’être inondée par la tristesse de l’autre, je devais faire face à mon éternelle indécision chronique. Faire un choix est pour moi renoncer à tous les autres, et si j’ai le choix je veux tout. Je trouve extrêmement dommage qu’au restaurant personne ne propose « le plat gourmand » à l’instar du « Café Gourmand », un plat composé de tous les choix de la carte en miniatures. Cette option m’éviterait d’être aussi exaspérante pour les autres que pour moi. Un café ou déca ? Me couper une jambe ou un bras ? Partir à Bayeux ou rester à Paris ? Une salade ou un burger ? Me taire ou parler ? Un film ou une série ? Sortir ou me reposer ? Partir ou rester ?
Ceci dit, il n’y a qu’une seule chose pour laquelle le choix est évident, je veux être aimée, pas détestée.

En accord avec mes phobies existentielles, dont ma satanée indécision, j’ai pris d’autres chemins qui avaient des allures de raccourcis mais me rajoutaient systématiquement quelques milles bornes dans la gueule, dont la technique du « Pouce ! Je fais le point ». Comme la vaisselle, je repoussais la corvée. Mais je laissais un post-it quand même, par politesse, pour m’engager à la faire. Un jour. Je contournais le problème, je ne rompais pas, je réfléchissais. Cette méthode a ses limites, elle est peut-être finalement aussi sale que de laisser sa vaisselle moisie au copain. Partir en plein milieu du film en volant la fin, c’est sale.

Ma décision de rester à Saint-Malo était prise mais je voulais tout, je répondais par de jolies cartes postales qui disaient à peu près ceci : Ne bouge pas, attends-moi, j’arrive, peut-être, bientôt, bisous.

Je ne démissionnais pas, j’abandonnais mon poste et mon employeur ne m’envoyait pas de rupture de contrat, il m’envoyait au contraire de gentils courriers qui me demandaient si je passais de bonnes vacances et si j’allais revenir bientôt.
Ma décision de rester à Saint-Malo était prise mais je voulais tout, je répondais par de jolies cartes postales qui disaient à peu près ceci : Ne bouge pas, attends-moi, j’arrive, peut-être, bientôt, bisous.

Si je voulais garder un bon créneau pour les différentes parties nécessaires au processus de la séparation : « Contexte et Explications », « Débat » et « Accompagnement », c’était maintenant ou jamais. Et il n’y a avait qu’une seule manière de le dire : je suis venue te dire que je m’en vais.

Avec les années j’ai pris un peu plus confiance en moi, j’ai appris à faire des choix et m’y tenir. J’ai découvert complètement par hasard qu’arracher d’un coup net le sparadrap était beaucoup plus plaisant et nettement moins douloureux pour tout le monde. Par une série de circonstances incongrues, je me suis retrouvée avec une ouverture de trente-sept minutes exactement pour mettre un terme à une histoire. Je n’avais pas le temps de procrastiner, de me perdre dans des explications contradictoires en tortillant une mèche de cheveux et en évitant son regard. Si je voulais garder un bon créneau pour les différentes parties nécessaires au processus de la séparation : « Contexte et Explications », « Débat » et « Accompagnement », c’était maintenant ou jamais. Et il n’y a avait qu’une seule manière de le dire : je suis venue te dire que je m’en vais. Vlan. Un grand coup. Pouf. Boum. Et c’était fini. Le plus dur ce sont ces mots, le reste suit tout seul.
Une épiphanie ! Comment avais-je pu perdre autant de temps à avoir peur de les prononcer alors qu’il avait été ridiculement facile de le faire ? Extrêmement douloureux, je ne sais pas qui de nous deux a le plus versé de larmes, mais beaucoup plus facile que je ne l’avais jamais imaginé.
Un nouveau monde s’ouvrait à moi. Cela m’a, à un moment donné, semblé tellement facile que j’ai peut-être pris un peu trop confiance en moi. Je me suis sentie grisée et me suis mise à rompre à tours de bras. Et c’est avec un enthousiasme débordant que j’ai arraché tous les sparadraps qui me démangeaient. La devise était : « On arrache ! ». Çà pique, on arrache. Çà picote, on arrache. Çà grattouille, on arrache. Bref, on arrache, on réfléchit après.

Je jetais aussi brutalement que la légèreté de celui qui jette son slip par terre, loin du panier de linge sale. D’impuissante, je suis devenue despote, le monde n’était qu’un tiroir à sous-vêtements, les autres êtres-humains des chaussettes et moi je me régalais de ma toute-puissance de tyran du textile.

C’est exactement à cette même période que j’ai vécu une autre épiphanie existentielle, qui cumulée à cette découverte majeure, ont composé un combo gagnant assez explosif. Je n’avais plus peur de partir et en plus j’avais découvert le code pénal de la spiritualité et ses deux grandes lois : le droit à l’erreur et le droit de changer d’avis. Je découvrais que le choix n’était pas irréversible, d’une certaine manière je pouvais me tromper et toujours revenir.
J’ai ainsi rompu avec mon fromager, mon psy, quelques flirts, des amis, ma sœur, ma mère, mon coiffeur, mon abonnement téléphonique, mon canapé, des livres, des vêtements…
Alors je ne quittais plus, je jetais. Si la séparation implique du renoncement et de la libération, le jetage lui est inconséquent et violent. Je jetais aussi brutalement que la légèreté de celui qui jette son slip par terre, loin du panier de linge sale. D’impuissante, je suis devenue despote, le monde n’était qu’un tiroir à sous-vêtements, les autres êtres-humains des chaussettes et moi je me régalais de ma toute-puissance de tyran du textile.
Je persistais dans ma carrière de lâche, j’avais manqué de courage pour partir quand il le fallait, maintenant j’en manquais pour rester.

J’avais beau vouloir partir, j’avais néanmoins encore et toujours le besoin furieux d’être aimée. Comme devant la carte du restaurant, je voulais tout, reprendre mon amour de ses mains mais garder le sien pour me tenir chaud et me rassurer les soirs d’hiver. Ce serait d’ailleurs complètement malpoli et irrespectueux d’exprimer à haute voix ce sentiment curieux : Je ne suis plus amoureuse de toi mais je veux que tu m’aimes toute ta vie. Je vais t’oublier mais je veux que tu penses à moi jours et nuits. Je veux que tu partes mais j’ai besoin de savoir que tu reviendras toujours si je te le demande.
Évidemment je suis une femme très à cheval sur la politesse et je déteste par-dessus tout blesser les autres, alors je ne disais rien, je ne prononçais pas ces pensées écœurantes. En revanche mon ego avait le cancer de l’insécurité, alors je soignais mes tenues et ma présentation générale pour laisser un souvenir impérissable et m’assurer que la dernière image qu’il aurait de moi m’assurerait une vénération éternelle. C’en était même devenu une loi sacrée, toujours rompre le premier jour du shampoing.

Mon ego malade y trouvait toujours à redire. Il pourrait verser quelques larmes quand même. Par politesse. Il pourrait au moins me demander une seconde chance et me retenir un peu par la manche. Ça fait toujours plaisir.

Je ne supportais donc pas d’être encombrée du chagrin de l’autre mais le pire qu’il pouvait me faire était sans aucun doute d’être trop détaché ou d’accepter la situation trop facilement. Mon ego malade y trouvait toujours à redire. Il pourrait verser quelques larmes quand même. Par politesse. Il pourrait au moins me demander une seconde chance et me retenir un peu par la manche. Ça fait toujours plaisir.
Quitter quelqu’un ressemblait parfois à l’illusion de renoncer à un puit d’amour à ma disposition ou au reflet avantageux de moi-même. Même si le miroir me renvoyait un reflet de mégère ou de sorcière vers la fin, il avait au moins le mérite d’être là.
J’avais mal pour l’autre, je redoutais sa douleur mais peut-être que ce qui me terrorisait le plus finalement, c’était la mienne. Ma douleur c’était la solitude, l’insécurité, la peur de l’inconnu, la vie toute seule avec moi.

Je pouvais quitter quelqu’un et souvent repartir avec le sentiment d’avoir été abandonnée. La tâche acquittée, je me sentais dépeuplée, vide et seule, et rien ne pouvait faire partir cette douleur, pas même la satisfaction d’être celle qui avait eu le courage d’arrêter quelque chose qui devait s’arrêter.

Le Connard c’est comme le Con, c’est toujours l’Autre. Et si l’Autre ça pouvait être moi ?

On dénonce souvent dans les confidences amoureuses, on emploie des mots forts, des mots qui fâchent pour désigner ceux qui nous ont blessé. Pour faire du mal à quelqu’un, il faut être forcément lâche, pervers narcissique, sans-cœur, égoïste, fou, désaxé, borderline, névrosé, psychopathe, malade… Celui qui quitte salement est un salaud, un fumier, une ordure, un goujat… il faut forcément avoir l’intention de nuire et avoir le cœur pétri de mauvaises intentions. C’est ce qu’on appelle un bon gros Connard, une sous-variété d’êtres humains qui ont le diable au cœur.
Autant sur les ovnis, le doute est permis malgré les nombreux témoignages mais le Connard lui ne peut être une légende, tout le monde peut certifier sur l’honneur en avoir déjà croiser un dans sa vie. Nous avons tous eu notre Connard dans le cœur et la cicatrice qui ne l’oubliera jamais.
Je n’ai jamais quitté un homme avec une technique dite « sale » de bon gros Connard comme ne jamais rappeler, ou laisser un message sur son répondeur, ou encore faire une scène en public, mais ceci dit j’ai peut-être fait pire en y repensant. Il y a beaucoup plus de courage à quitter quelqu’un sur son répondeur que dans la majorité de mes expériences. Alors certes, c’est moche mais c’est simple, efficace, net, sans équivoque et assez dégueulasse pour enlever tout espoir à celui à qui on lâche la main.
Le Connard c’est comme le Con, c’est toujours l’Autre. Et si l’Autre ça pouvait être moi ? Ma volonté n‘a jamais été de blesser, je suis même plutôt à ranger dans la catégorie « sympa », et pourtant je l’ai été. J’ai été un bon gros Connard avec mes meilleures intentions, ma douceur et ma violence, ma fougue, mes fulgurances, mes défauts adorables et méprisables, mon amour, mes peurs, mes angoisses, ma naïveté, mes contradictions, mes pensées inavouables…
Je l’ai été, comme tout le monde, un bon gros Connard qui veut juste être aimé.

Il existe une variété infinie de ruptures, autant de raisons de partir qu’il y a de relations. J’ai vécu des ruptures amicales, amoureuses, professionnelles, des chagrins, des drames, des soulagements, des injustices… J’ai eu de belles ruptures, j’en ai eu des moches, des ratées, des réussies, des ridicules, des pathétiques, des larmoyantes, des froides, des flamboyantes, des vraiment très amusantes… Je suis partie pour diverses raisons, plus ou moins nobles et respectables. J’ai rompu une fois par erreur, je suis partie alors que j’étais amoureuse, parce que je ne l’étais pas ou plus, parce que j’ai eu peur, parce que je voulais le faire avant qu’il le fasse, parce que vraiment non merci…
On m’a quitté aussi, plus que je ne l’aurais voulu. J’ai perdu des amis, mon coach, mon partenaire, des collègues, des connaissances, des flirts, des membres de ma famille… On s’est séparé de moi, on m’a abandonné sur le bord de la route, on ne m’a jamais rappelé, on m’a laissé avec un silence comme explication, on ne m’a pas dit au revoir, on m’a tourné le dos, on m’a jeté de la vaisselle à la gueule, on m’a laissé croire que le retour de Saint-Malo serait imminent... On m’a jeté, on m’a boudé, humilié, laminé, brisé, méprisé…
Je pense à tous ceux qui m’ont quitté ce soir avec beaucoup de tendresse, tous ces connards que j’ai aimé profondément, même ceux qui ne m’inspiraient même pas un sourire. Je pense aussi à ceux que j’ai quitté avec un peu de mélancolie, si je pouvais tout recommencer et leur donner ce qu’ils méritent et ce que tout le monde mérite, une belle rupture.

Même si je préfère avoir le pouvoir du choix et repartir avec le label valorisant « Bourreau » de celui qui part, cela n’empêche pas le chagrin et la douleur. Oncle Ben a raison, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Je ne peux pas effacer la tristesse ou la colère mais il est de ma responsabilité de veiller à la qualité de la conclusion d’une histoire.

Ce soir, je retourne dans le tourbillon de la vie avec légèreté. La prochaine fois que j’aurais de la vaisselle dans mon évier, je m’engage à la faire avec conscience et amour. Je prendrai le temps qu’il faudra et plongerai mes mains dans le chaos avec le courage des héros. Je traiterai ma vaisselle avec respect, je protégerai mes mains de gants Mappa et la vaisselle avec des détergents respectueux de l’environnement, je prendrai soin de toutes les tâches et veillerai à ce qu’il ne reste aucune trace ou fêlure. La prochaine fois, je ferai une vaisselle de qualité, parce que plus jamais on ne chantera Badaboum, eh oh, t’es tombé sur un salaud, Patatra, eh ah, c’était sûrement Sarah.

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